NOTRE PITCH
Espagne, 1485. L’Inquisition s’infiltre partout, même dans les ombres. Et parmi ces ombres, un homme : Angel de la Cruz. Artiste rude et indic retors, flanqué d’un chien aux allures d’apparition, il s’immisce dans les cercles des conversos, juifs convertis en sursis. Parmi eux, Léa, jeune fille libre et érudite, espiègle et audacieuse, qui ne se laisse apprivoiser par personne, sauf peut-être par l’art et la beauté.
Dans ce face à face tendu, un étrange duo se forme. Car une rébellion se trame, silencieuse, acérée, prête à exploser dans l’encre noire d’une gravure. Et si l’arme la plus dangereuse n’était pas l’épée, mais le dessin ? Un trait vif, un message codé, une image clandestine pour rallumer les braises de la liberté...
Roman court mais tranchant, La Rose de Saragosse est un bijou d’ambiance, d’intelligence et de mystère, où l’art devient langage de résistance. Une lecture entre thriller historique, fable politique et esquisse poétique.
FRAGMENT de La Rose de Saragosse
« Nul manieur de pinceaux n’échappe à la tentation de braver les interdits. Benavarre, Berruguete, Bermejo, tous sont engagés dans cette guerre souterraine. S’accommodant sans peine des sujets auxquels les prêtres les astreignent, ils précipitent anges et martyrs dans la bataille qu’ils livrent à l’Index. Madones et crucifixions ne sont pour eux que prétexte à dialoguer avec la matière, concocter des mixtures de sorcières avec des pigments et de l’huile, mélanger les teintes, jongler avec les dimensions pour emberlificoter l’œil, grimer la nature. Et défier le Créateur Lui-même. Leurs saint Sébastien percés de flèches, leurs Christ sanguinolents qui lèvent gentiment les yeux au ciel, ne souffrent pas vraiment. Ils resplendissent, ignorant la douleur et l’angoisse. Tout simplement parce qu’ils sont bien peints.
Et puis il y a les graveurs. Plus secrets. La plupart sont d’ailleurs anonymes. De simples faiseurs d’images qui n’inspirent pas la méfiance. Et qui, sous des apparences de naïveté, parfois de gaucherie, dissimulent une acuité redoutable. Le trait nu du pointeau donne d’emblée une impression de franchise, d’honnête besogne. Or le burin peut s’avérer tout aussi séditieux que la brosse. Ou même la plume. »
LES MOTS QUI VIENNENT
Inquisition – résistance – Espagne – dessins et gravures - marranes - thriller historique
ATOUTS
L’atmosphère - le rythme – une ode à la liberté – l’épaisseur des personnages
MOOD
Un livre pour celles et ceux qui croient que l’art peut changer la donne, même dans les ténèbres.
