Une chronique France Inter sur le renouveau des librairies Barnes and Noble
- L'Actu édition / ESS
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Une chronique qui nous a intéressée ce matin : https://urlz.fr/ocCY
Pour contrer Amazon, la chaîne américaine de librairies Barnes and Noble tente de se renouveler avec une méthode pas tout à fait inconnue en France... Depuis plus de 30 ans, la France peut être fière de sa loi sur le prix unique du livre qui met tous les vendeurs, mastodonte ou poids plume, sur un pied d’égalité : ici, les livres se vendent partout au même prix. Et c’est en partie grâce à cette loi que notre pays compte l’un des réseaux de librairies indépendantes les plus denses au monde, 3.500 sur tout le territoire. Ceci étant dit, quatre-vingts savoureuses secondes ce matin sur un article du New York Times qui nous raconte comment l’énorme chaîne Barnes and Noble, près de 600 librairies à travers les États-Unis, est en train de faire sa mue.
Une nouvelle librairie du groupe vient même d’ouvrir à New York, et c’est un événement. Là-bas, pas de prix unique du livre. Là-bas, surtout, un ogre du nom d’Amazon qui a littéralement dévoré le marché et mis l’ogre précédent, Barnes and Noble lui-même, en sérieuse difficulté. C’est peu dire que la chaîne de librairies a pris la vague Amazon de plein fouet : 150 magasins fermés Changement de patron et de stratégie, réorganisation de l’offre et des rayons, rachat par un fonds d’investissement qui a placé le britannique James Daunt à la tête de l’entreprise. Recette du redressement par ce vétéran du secteur ? Pas de recette !
Il n’y a plus de design unifié dans les librairies, chacune a l’identité qui résonne le mieux avec son quartier. On oublie toutes les technologies de supermarché pour laisser les libraires mener leur boutique comme ils l’entendent et faire leur métier, c’est-à-dire parler des livres aux lecteurs. Il faut, dit le nouveau patron, remettre de « l’imprévisible et de la dynamique » dans un secteur jusque-là « uniforme et mourant ». Il pointe l’ironie du commerce du livre : moins on y pense, mieux il se porte. Le patron de Barnes and Noble parle de « wonderdul renaissance » et le New York Times est extatique devant cette idée révolutionnaire qu’une librairie est un joli point de rencontre bien implanté dans son quartier, où dialoguent des libraires et des lecteurs. Pour moi, tout cela a un « je-ne-sais-quoi », comme disent les Américains, qui rappelle plus simplement l’atmosphère de nos belles librairies indépendantes. On verra si c’est un modèle intelligent et efficace ou si Amazon dévorera ce qu’il reste du marché du livre américain. France Inter lundi 23 octobre
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