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(5/5)

NOTES DES LECTEURS

NOTRE PITCH

Juin 1981, réserve indienne de Restigouche au Québec. Quatre enfants de la tribu Mi’gmaq sont les malheureux témoins d’une violente descente de la police québécoise pour limiter la pêche. C’est ainsi que débute ce petit roman par la taille mais riche dans son propos et ses réflexions.

Ce texte, très documenté, nous livre d’une part l’histoire de la spoliation de la terre des Amérindiens par les colons et les enjeux liés de la réglementation de la pêche au saumon. Mais Taqawan c’est aussi un polar, un pamphlet politique, une histoire d’amour qui utilise les codes du nature writing. On s’embarque sans répit dans ce récit rythmé, on s’attache tour à tour à la jeune Indienne, au garde-chasse ou encore à la jeune enseignante française expatriée.

La lecture de ce page turner, à la fois instructif et original, se fait d’une traite !

FRAGMENT de Taqawan

« Le problème des Amérindiens du Québec, et même de tout le Nord-Est de l'Amérique, c'est qu'ils n'ont jamais eu de chevaux. Des Indiens sans chevaux, c'est un peu comme des pirates sans bateau, ou des cow-boys sans chapeaux, ça fait moins sérieux, c'est moins glamour. Hollywood a imposé l'équation suivante : Indiens égale chevaux. En expulsant les Indiens sans monture de l'écran, Hollywood les a chassés de notre imaginaire. Alors les Hurons de L'Ancienne-Lorette ont continué à vendre des paniers en osier et des tomahawks en plastique made in China. » 

LES MOTS QUI VIENNENT

Québec – indiens – nature writing – pêche – résilience – colonisation

ATOUTS

Le contexte historique – l’écriture acérée – des personnages forts et incarnés

MOOD

Envie de se distraire intelligemment

À NOTER

Quelques passages violents

Éric Plamondon, né au Québec en 1969, a étudié le journalisme à l’université Laval et la littérature à l’UQÀM (Université du Québec à Montréal). Il vit dans la région de Bordeaux depuis 1996 où il a longtemps travaillé dans la communication. Il a publié au Quartanier (Canada) le recueil de nouvelles Donnacona et la trilogie 1984 : Hongrie-Hollywood Express, Mayonnaise et Pomme S, publiée aussi en France aux éditions Phébus. 

Taqawan a reçu les éloges tant de la presse que des libraires et obtenu le prix France-Québec 2018 et le prix des chroniqueurs Toulouse Polars du Sud.

Détails du produit

Taqawan - Quidam

Fiche technique

Pages
208
Éditeur
Quidam

La presse en parle

CANAL +, 21 CM

2018

AUGUSTIN TRAPPENARD

Une pépite ! Un roman noir, un récit historique, un livre de contes, un pamphlet politique […] Taqawan ? Un livre qui refuse d’être figé ! […] Vous ne mesurez pas à quel point c’est péchu !

télérama

20 juin 2018

La littérature est là à son meilleur, dans sa capacité à croiser une multiplicité de regards et de discours. Chapeau !

Les chapitres sont courts, chacun précédé d’un titre au charme énigmatique (…). De l'un à l'autre on passe du polar à l’Histoire, de la légende à la politique, de l’écologie à l’ethnologie. Et d’un fragment à l’autre, le lecteur trace son propre chemin, et se passionne pour ce roman magistralement composé qui se déroule sur des milliers d’années, à partir d’un centre brûlant : le 11 juin 1981, les forces de sécurité québécoises interviennent brutalement sur la réserve de Rastigouche, en Gaspésie, pour interdire aux indiens Mig’maq de pêcher le saumon comme ils le font depuis des millénaires. Éric Plamondon met en scène des personnages puissamment incarnés pris dans la tourmente de cette crise majeure – une jeune Amérindienne victime de viol, en particulier. Le texte se lit comme un polar, l’histoire de la colonisation du Québec ou les contradictions identitaires d’un pays qui prétend lutter pour son autonomie tout en la refusant aux Indiens devenant les éléments d’une intrigue qui n’élude rien de la complexité du réel. La littérature est là à son meilleur, dans sa capacité à croiser une multiplicité de regards et de discours. Chapeau !

La Cause Littéraire

Jan. 2018 - Philippe Cauché

Follement romanesque, brillant, étincelant, glaçant par instants, un roman d’aventures au sens qu’en donnaient Jack London, Herman Melville et Joseph Conrad

« Dans l’Ouest, l’homme blanc a réussi à éliminer les Indiens en éliminant les bisons. Dans l’Est, il y avait des saumons. On les a pêchés à coups de barrages, de nasses et de filets jusqu’à l’épuisement des stocks. Les Indiens aussi sont épuisés ». Taqawan est le roman de cet épuisement, l’épuisement des Indiens Mi’gmaq. Taqawan est aussi le roman de la Gaspésie, des descentes de police dans la réserve de Restigouche, des haines et de la résistance. Roman de la nature complice et des saumons salvateurs, roman où les sauvages sont les nouveaux venus sur cette terre sacrée. Taqawan est le roman d’une histoire Indienne qui s’insinue dans l’Histoire des Indiens du Québec, terrifiante et surprenante, troublante et fascinante, comme le sont les légendes qui surgissent de la mémoire Indienne et de celle de la forêt. La violence couve sous les phrases en feu du roman d’Éric Plamondon, celle qui se voit et celle qui se dérobe, celle qui éclate lorsque le sang des Indiens trouble la clarté des eaux de la rivière. C’est un roman où chaque mot compte, chaque situation, où les réflexes anciens sauvent de la mort, où le combat engagé et son issue fatale seront sans merci et sans regrets.(…) Éric Plamondon possède la précision d’un pêcheur de saumons et d’un promeneur solitaire attentif, attentif aux mouvements de la forêt et aux folies des hommes qu’il croise, attentif aux songes des Indiens. C’est un chasseur blanc devenu Indien par la force tellurique des rencontres. Il construit son roman en courts chapitres qui filent dans les flots de la rivière romanesque de Taqawan, c’est follement romanesque, brillant, étincelant, glaçant par instants, un roman d’aventures au sens qu’en donnaient Jack London, Herman Melville et Joseph Conrad qui veillent, en écrivains complices, sur Taqawan et Éric Plamondon.

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