le livre Bamboo song - Éditions du Canoë Louis-Ferdinand Despreez
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Coup de coeur

Bamboo song, le plénipotentiaire du vent

Pages:384
Éditeur:Les Éditions du Canoë
(5/5)

NOTES DES LECTEURS

NOTRE PITCH

En 1935, Aman Makonnen, un Éthiopien métis, est envoyé en émissaire pour obtenir de l’aide du roi Sisavang Hong du Laos, alors que Mussolini entreprend de coloniser son pays. Inutile de vous déflorer l’histoire mais nous pouvons déjà vous promettre un beau voyage, une longue traversée maritime, les rapides du Mékong et la découverte de Luang Prabang. Ce livre, c’est évidemment aussi la difficulté pour notre héros de mener à bien sa mission, descriptions de colons français jubilatoires à l’appui. Mais c’est également la trouvaille des carnets de Jean Baudry qui vont bouleverser sa vie et faire rentrer en scène un certain Arthur Rimbaud ! 

L’auteur, Louis-Ferdinand Despreez, un Sud-Africain proche de Mandela, nous offre nécessairement un regard savoureux et clairvoyant sur l’attachement à une terre, la colonisation, l’exil. 

FRAGMENT de Bamboo song, le plénipotentiaire du vent 

« - On dit pourtant en Europe que ce Duce est ensorcelant et galvanise les foules...

- Les foules l’adoreraient en Occident, me dites-vous, commandant ? j’imagine alors que les foules dont vous parlez sont bien naïves… Et de toute évidence encore plus ignorantes dans vos pays d’Europe que chez nous les nègres d’Afrique analphabètes… »

LES MOTS QUI VIENNENT

Colonisation - Éthiopie - Laos - exil - quête - filiation - Rimbaud

ATOUTS

Un autre angle de vue du protectorat français en Indochine ! - de la cadence et une langue acérée – de la poésie

MOOD

En complément de L’Amant de la grande Duras. 

Romancier sud-africain, né en 1955, engagé aux côtés de l’ANC de Nelson Mandela, Louis-Ferdinand Despreez a été conseiller de plusieurs chefs d’État africains. Depuis sa résidence de Pretoria, il a parcouru pendant trois décennies le continent africain du Cap au Caire et de Zanzibar à Sao Tomé dans le cadre de ses missions.

Il vit désormais sur un bateau dans l’océan Indien et le Pacifique et ne se consacre plus qu’à l’écriture. Il a publié La Mémoire courte en 2006, Le Noir qui marche à pied en 2008 chez Phébus et La Toubabesse à la Différence en 2016. Bamboo Song est son quatrième roman. 

Détails du produit

Bamboo song - Éditions du Canoë

Fiche technique

Pages
384
Éditeur
Les Éditions du Canoë

La presse en parle

texte de claire fourier, écrivaine

4 mai 2021

Un livre plein d’épaisseur vibrante et jubilatoire

(…) Eh bien, voici un livre VIVANT. Un livre plein d’épaisseur vibrante et jubilatoire – qui raconte et qui pense. Où tout sonne juste. Mariage heureux du vécu, de l’imagination et de la réflexion. Chaque image est suivie d'une pensée nourrie de tendresse mâtinée de dérision. (Ce que j’aime.)

(…) L’auteur assurément est inspiré. Imprégné par une ambiance, il en restitue l’envoûtement et la tranquille exubérance : on voit, on entend, on hume le Laos. 
On est assis au café de Luang Prabang avec une bande de copains, colons dégrisés qui se grisent à l’anisette et aux discussions libertines sous l’œil indulgent du représentant de Dieu, non moins grisé par les envolées polissonnes. 
On rit en écoutant cette "avant-garde de la déroute" brocarder les petits trafiquants, les gens huppés, la racaille (les uns et les autres, du pareil au même, "oisifs chroniques") et se payer gentiment la tête des épouses alanguies dans l’air moite et qui s’étiolent (on pense à India Song), tandis que dans le secret des pagodes les laotiennes, fraîches et de bonne humeur, à la peau douce et cuivrée, ravigotent les époux. 
On se régale des uppercuts visant les turpitudes d’une métropole et d’une Europe aveugle, tragi-comique, qui va et ne va pas (tout ça, si lointain). 
On se rince l’œil et les papilles en déambulant au marché de Luang Prabang, plein de couleurs, d’odeurs et de soieries. 
On est accueilli à la cour d’un roi sage et courtois qui habite une modeste pagode en bois.

On croise dans Bamboo Song le Céline du Cameroun (d’où le prénom de plume de l’auteur), le Rimbaud du Harar (qui déboule de manière aussi inattendue qu’adorable), on flirte avec leur poésie à tous les deux, leur farouche liberté d’esprit et de ton.

L’écriture ? À la fois directe et virevoltante, savoureuse. Des phrases lestes, quoique longues car truffées d’incises, lesquelles chez nombre d’auteurs freinent la lecture, donnent ici de l’allant, au contraire (le talent, que voulez-vous !). On goûte la verve, la richesse de vocabulaire, les titres à l’ancienne : « Le Mékong – Où le duc en route pour la cité royale découvre en piromoteur... » On se délecte à chaque page d’une langue irrévérencieuse, bondissante, entraînante.
On n’est jamais dans les clous. 
Charmé, notre esprit frétille comme un poisson dans l’eau (du Mékong), se repose aussi. Tout ça, jouissif. (…)

Stop. Je vous laisse embarquer et remonter le Mékong. Un bain de fraîcheur dans les rapides vous attend. Ne risquant que votre vieille peau, vous risquez de faire peau neuve. Laissez-vous ravir, vos yeux vont briller de plaisir.

rfi

30 sept. 2023

Ecouter Louis Ferdinand Despreez sur RFI

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