NOTRE PITCH
« La nuit ne différait en rien de la journée. » Voilà comment débute ce joli texte… L’envie nous démange de vous dévoiler la dernière phrase mais on préfère ne rien révéler, vous laisser découvrir.
Markus a perdu sa sœur tant aimée et Jesse, 15 ans, sa mère. Ensemble, oncle et neveu sans grande connexion, ils partent, leur souffrance sous le bras, en road trip qui les mène de l’Allemagne vers la Normandie, de la douleur vers la lueur.
Ne vous fiez pas au pitch, ne vous arrêtez pas à l’histoire. Curieusement ce livre n’est pas triste ! Mélancolique sûrement, intimiste évidemment, sensible incontestablement.
Avec cette écriture délicate, Mirko Bonné décrit à merveille le spleen, la difficulté à partager des émotions, d’autant plus lorsque l’un est pudique, l’autre en pleine adolescence. Et puis subtilement, à l’aide de métaphores (le pont, le débarquement…), de rencontres humaines déterminantes, l’auteur emmène ses personnages sur le chemin de la lumière.
Un livre d’ambiance, généreux et poétique. Une errance très touchante et déroutante…
FRAGMENT de Plus jamais nuit
« Il était, paraît-il, médecin. Il vivait, paraît-il, dans le sud de l’Angleterre, à Bournemouth. Il s’appelait, paraît-il, Mati. C’est comme ça qu’Ira l’appelait. Dans les mois suivant sa mort, j’avais sans cesse repensé à l’homme de Tel-Aviv. J’étais jaloux de Mati. Il ne savait pas à quel point Ira allait mal, ni qu’elle était morte. Personne ne l’informa de l’enterrement d’Ira et on ne pouvait donc pas lui en vouloir de ne pas être venu à Ohlsdorf ce jour-là. Ce qui me rendait jaloux, ce n’était pas le fait qu’il vive dans le sud de l’Angleterre et gagne visiblement assez en tant que médecin pour offrir une maison à la mère de son fils. C’était parce que, pour lui, Ira était encore en vie. »
LES MOTS QUI VIENNENT
Lueur – revivre – deuil – lien – filiation – road trip - Normandie
ATOUTS
L’ambiance apaisée – l’art de décrire les relations humaines et familiales
MOOD
À lire dans un train pour la Normandie - une envie de calme
À NOTER
Une révélation déconcertante en fin de livre...
