
Un meurtre a été commis rue Malebranche

NOTES DES LECTEURS
NOTRE PITCH
Le 9 septembre 1981 meurt Jacques Lacan. Deux mois plus tôt, Pierre Soury, brillant mathématicien qui travaillait auprès du psychanalyste, met fin à ses jours. Entre eux, comme un fil d'Ariane, une femme, Catherine, elle-même hantée par la disparition de sa cousine à 22 ans dans une chambre de bonne de la rue Malebranche.
Dans le Paris bohème des années 1970 de la Contrescarpe, la narratrice suit une analyse auprès de Lacan, partage ses infortunes et une amitié amoureuse avec Soury. Elle interroge surtout les non-dits de son histoire familiale, de l'inceste cachée à la violence physique d'un père mal amant.
Un roman qui interroge la sexualité, la psychanalyse et bien sûr la féminité. Judith Brouste, alter-ego de Catherine, construit avec maîtrise un récit traversé par des fulgurances de poésie, où l’on retrouve toute l’atmosphère de liberté et de révolte d’une époque.
FRAGMENT
« Un profond silence s’installe dans la salle comble lorsque Lacan fait son apparition. Quelque chose du saurien, d’un animal archaïque au bord de l’extinction, toujours prêt à renaître, veste écossaise de tweed mélangée de mohair, cigare, à la main, il monte sur l’estrade comme un enquêteur. Lorsque la femme entre, les yeux fixes, tête baissée, il prend une apparence endormie. Assoupi, mais prêt à se réveiller d'un coup pour happer, engouffrer l'autre, dans son entrée. (…) Puis il s'adresse à elle avec grande attention, doucement, en confidence, comme s'il faisait abstraction de la trentaine de personnes présentes. Lorsqu'elle répond, “je suis sautée d'un rocher, comme je suis aveugle pour ouvrir la lumière“, je retrouve le visage, le regard vague de La Somnambule de Gustave Courbet, aperçue peu de temps avant au musée de Besançon. Ce tableau me trouble bien davantage que L’Origine du monde dont on dit qu'il est accroché quelque part dans le cabinet de Lacan, masqué. »
LES MOTS QUI VIENNENT
Psychanalyse – Quartier latin – secrets familiaux – féminité
ATOUTS
La qualité littéraire – l’univers – l’épaisseur des personnages
MOOD
En sortant de chez son psy !
Née à Bordeaux, Judith Brouste a publié une dizaine de livres, notamment aux éditions Gallimard : L'Enfance future (2018), Le Cercle des tempêtes (2014), Après Shanghai (2006), Jours de guerre (2004), mais aussi Ruines de Viennes (Flammarion 2010), L'État d'alerte (Seuil 1994) ou encore un recueil de poésie Odna, la nuit (Otrante 2011).
Détails du produit
Fiche technique
- Pages
- 128
- Éditeur
- Editions Exils
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Le 9 septembre 1981 meurt Jacques Lacan. Deux mois plus tôt, Pierre Soury, brillant mathématicien qui travaillait auprès du psychanalyste, met fin à ses jours. Entre eux, comme un fil d'Ariane, une femme, Catherine, elle-même hantée par la disparition de sa cousine à 22 ans dans une chambre de bonne de la rue Malebranche.
Dans le Paris bohème des années 1970 de la Contrescarpe, la narratrice suit une analyse auprès de Lacan, partage ses infortunes et une amitié amoureuse avec Soury. Elle interroge surtout les non-dits de son histoire familiale, de l'inceste cachée à la violence physique d'un père mal amant.
Un roman qui interroge la sexualité, la psychanalyse et bien sûr la féminité. Judith Brouste, alter-ego de Catherine, construit avec maîtrise un récit traversé par des fulgurances de poésie, où l’on retrouve toute l’atmosphère de liberté et de révolte d’une époque.
FRAGMENT
« Un profond silence s’installe dans la salle comble lorsque Lacan fait son apparition. Quelque chose du saurien, d’un animal archaïque au bord de l’extinction, toujours prêt à renaître, veste écossaise de tweed mélangée de mohair, cigare, à la main, il monte sur l’estrade comme un enquêteur. Lorsque la femme entre, les yeux fixes, tête baissée, il prend une apparence endormie. Assoupi, mais prêt à se réveiller d'un coup pour happer, engouffrer l'autre, dans son entrée. (…) Puis il s'adresse à elle avec grande attention, doucement, en confidence, comme s'il faisait abstraction de la trentaine de personnes présentes. Lorsqu'elle répond, “je suis sautée d'un rocher, comme je suis aveugle pour ouvrir la lumière“, je retrouve le visage, le regard vague de La Somnambule de Gustave Courbet, aperçue peu de temps avant au musée de Besançon. Ce tableau me trouble bien davantage que L’Origine du monde dont on dit qu'il est accroché quelque part dans le cabinet de Lacan, masqué. »
LES MOTS QUI VIENNENT
Psychanalyse – Quartier latin – secrets familiaux – féminité
ATOUTS
La qualité littéraire – l’univers – l’épaisseur des personnages
MOOD
En sortant de chez son psy !