le livre Le Livre que je ne voulais pas écrire -  quidam de Erwan Larher
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Le Livre que je ne voulais pas écrire

(5/5)

NOTES DES LECTEURS

NOTRE PITCH

“Objet littéraire“, c’est ainsi qu’Erwan Larher conçoit cet opus écrit suite à sa présence au Bataclan le soir du 13 novembre 2015.

C’est en effet un récit assez inclassable, une œuvre où le collectif joue un rôle déterminant, les narrateurs extérieurs, dans les chapitres "Vu du dehors", alternant avec son propre récit.

Quelle qu’en soit sa définition, c’est une réussite totale, un récit d’une grande puissance !

Se mettant à nu, Erwan Larher nous fait part de son cheminement intérieur, de ses doutes sur la pertinence d’écrire sur le sujet, alors même que nous, lecteurs, nous lui sommes reconnaissants de nous l’avoir offert, ce livre.

C’est juste, sans pathos. On passe des larmes au rire (c’est en effet, plutôt dans ce sens-là...). On est tenu en haleine. Et ce que l’on retient également, au-delà de son talent littéraire, c’est sa grande générosité, son Humanité avec un grand H. L’auteur transmet cette grâce qui nous permet d’appréhender ce monde - où la barbarie n’est jamais bien loin - avec plus d’espoir.

FRAGMENT Le livre que je ne voulais écrire

« Un pompier s’arrête à côté de toi. Tu ne sais plus comment ça se passe, ce qu’il te demande, si tu lui réponds. Tu dois lui dire que tu as froid car il part, puis revient avec une couverture de survie. S’agenouille à côté de toi. Il n’a pas vingt-cinq ans. Les cheveux courts, blonds. Le premier vrai contact humain depuis le début de ce cauchemar. Ton Ange. Tu ressens sa panique mais il ne montre rien. Il te prend la main. (…) Tu dis à l’Ange que tu as mal, lui demande un anti-douleur. Ils n’ont aucun médicament. Seule la présence de ce pompier poupin t’empêche de sombrer, de t’évanouir. Tu lui demandes, toujours en claquant des dents, tétanisé par la douleur, le froid et l’angoisse, si tu peux poser ta tête sur ses cuisses. La position n’est pas très confortable pour lui mais il accepte. Il te serre fort la main. « Restez avec moi, on va s’occuper de vous. » Tu le remercies, lui bredouilles qu’il est formidable. Il a les larmes aux yeux. « Ne vous inquiétez pas. » Tu es là depuis des siècles. La couverture de survie n’a aucun effet. Tu veux partir en douceur, exsangue et transi, la tête sur les genoux de l’Ange qui t’exhorte à tenir bon, t’affirme qu’il a alerté l’équipe médicale de ta présence, de ta situation. Tu n’y crois pas. Tu t’en fous. Tu n’es presque plus là. C’est doux.

Le ciel noir, le froid, ton ange, l’évidence soudain que nous sommes bien une âme dans un corps, âme quiète qui se déprend de ton corps gourd, de ton corps inutile, et une autre évidence soudain superposée : il ne faut pas mourir seul mais la main dans une autre main. »

LES MOTS QUI VIENNENT

Bataclan – récit autobiographique – résilience – humanité

ATOUTS

Une lecture qui ne peut laisser indifférent et qui a la grâce de nous faire rire et pleurer en même temps !

MOOD

Un peu de disponibilité car on ne le lâche pas une fois commencé

À NOTER

Deux autres livres d’Erwan Larher chez My Fair Book...

Erwan Larher  est né à Clermont-Ferrand – hasard d’une affectation militaire paternelle. Un jour, suite à ce qui pourrait ressembler à une crise de la trentaine, il quitte l’industrie musicale dans laquelle il travaille pour se consacrer à l’écriture. Mais continue à écouter du rock avec plein de guitare dedans, écrire des paroles de chansons, des séries TV et jouer au squash. Récemment, il s’est aussi lancé dans la déraisonnable aventure de réhabiliter un ancien logis poitevin du XVe siècle pour en faire une résidence d’écriture. 

Après Qu’avez-vous fait de moi ? et Autogénèse (Michalon, 2011, 2012), il a publié L’Abandon du mâle en milieu hostile et Entre toutes les femmes (Plon, 2013 et 2015).  

L’Abandon du mâle en milieu hostile a reçu les prix Claude-Chabrol et Louis-Barthou (de l’Académie française) en 2013. Il est également l’auteur de Marguerite n’aime pas ses fesses (Quidam Éditeur 2016), Pourquoi les hommes fuient ? (Quidam Éditeur 2019) et Indésirable (Quidam Éditeur 2021).

Détails du produit

Erwan Larher
Le Livre que je ne voulais pas écrire- Quidam

Fiche technique

Pages
268
Éditeur
Quidam

La presse en parle

LE MONDE des livres

2017

Le Livre que je ne voulais pas écrire apporte de la grâce dans la vie

(…) C'est le récit d'un survivant du Bataclan, d’un écrivain plongé, ou déposé, en plein centre de l’abject, de la rage aveugle, de l’incontrôlable et de l’incompréhensible, de la violence noire – tout ce qui infecte le monde, concentré dans une salle, en trois heures, comme en une maquette monstrueuse. Il raconte ce qu’il a vécu ce soir-là, mais aussi avant et après, à l’hôpital, longtemps, et ensuite. Il ne dit évidemment pas ce qu’il faut penser, ce qu’il faut ou ne faut pas faire, il dit ce qu’il fait, ce qu’il ressent, ce qu’il vit.

(…) C’est un livre sur l’être humain cerné, agressé, frappé par l’horreur du monde. Et comment il fait face, ou s’en détourne, s’en sort, provisoirement. (…)

Il continue à vivre de son mieux. Il regarde autour mais aussi devant. Il tombe amoureux et, surtout, il oppose la légèreté à la brutalité, la lumière à la noirceur, l’envie à la mort. (…)

On ne peut pas mieux faire, je pense, pour réparer ce qui peut l’être et vivre encore, qu’opposer la grâce à l’ignominie.

Europe 1 Hondelatte raconte

12 novembre 2023

Refuser la victimisation

Le témoignage atypique d’une victime de l’attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan. Erwan Larher refuse la “victimisation“, la “larmoyance“ comme il dit…
Lecture à écouter ici  : 
La suite de la lecture « Je vous trouve vraiment trop joyeux » 
La fin, l'interview : 

Le Parisien

2017

Un récit qui échappe à tous les cadres

(…) Ce bouleversement sans nuances, Erwan s'est d'abord refusé à le raconter par écrit. Pressé de le faire par ceux qu'il aime, il a fini par s'y atteler. Mais en cherchant tous les moyens de revisiter ce moment. Évoquer la motivation des assassins. S'occuper aussi de son cul au sens premier du terme. Crainte d'une paralysie. Et convoquer, pour finir, les mots des autres : ceux de son père ou d'écrivains amis. L’horreur selon Larher est en trois dimensions. Il y est question de mort d'amitié et d'amour : tout ce qu'une balle dans la tête peut nous enlever.

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