NOTRE PITCH
1981, Turquie. Özge a 6 ans et vit avec ses parents et sa sœur sur les bords de la mer Égée. Espiègle, têtue, elle admire sa maîtresse mais s’indigne lorsque celle-ci lui refuse le rôle d’Atatürk pour la célébration de l’anniversaire de la république. 1981, c’est aussi la date du coup d’état du général Evren qui installe un régime autoritaire…
Sur fond d’histoire contemporaine et de chamboulement démocratique de la Turquie, on suit, jusqu’à ses 20 ans, l’apprentissage de cette petite fille si libre, si attachante.
Bien sûr, ce roman graphique nous plonge dans l’histoire mouvementée de la Turquie, mais c’est aussi un roman d’apprentissage universel. Quelles études souhaiter à ses enfants, pour quel avenir ? Un père inquiet, une mère au soutien de sa fille, une sœur différente mais solidaire.
On est évidemment tout de suite séduit par la personnalité d’Özge, bourrée d’imagination, qui nous rappelle la Candy de notre enfance : elle vit des choses dures, mais elle affronte avec courage et optimisme chaque étape de sa construction. Özge, ce n’est autre que l’auteure elle-même, artiste très célèbre, qui nous conte avec tant d’énergie et de créativité une tranche de sa vie. Un régal de sens, un plaisir pour les yeux, à mettre dans les mains de petits et grands !
FRAGMENT
« Le bon côté qu’il y avait à la chaine unique, c’est que tout le monde regardait le même programme.
- Je suis l’homme de l’Atlantide.
- Non, c’est moi !
- Popeye commence !
… et tout le monde se mettait à courir chez soi.
Il y avait un autre moyen d’avoir accès aux dessins animés, mais il ne fonctionnait que pour les gens qui vivaient sur la côte. D’Izmir, nous voyions les îles grecques. Nous pouvions aussi capter leurs programmes télé.
Il y avait un programme qui était autorisé par le gouvernement et qui attirait tout le monde comme un aimant. Dallas était un feuilleton américain. Dès que Dallas commençait, tout d’arrêtait.
- Dallas a commencé ! “J.R., tu ne peux pas vendre la maison. Si, je le peux.“
Je faisais comme si j’étais une nageuse olympique et que notre tapis était la piscine dans Dallas. »
